PEINTURE LYONNAISEAlice Gaillard

Alice Gaillard LE QUAI 10

Alice GAILLARD
(Lyon 1927 – Miribel 2017)

“La peinture d’Alice Gaillard se regarde et se goûte avec appétit. La richesse, la diversité des sujets, des thèmes qu’elle aborde composent une oeuvre authentique, d’un expressionnisme tonifiant et volubile, mais aussi parfois violente et tourmentée. C’est une relation au monde, simple, directe, un rapport à la réalité qui passe, d’abord, par une fidélité à la figuration enseignée par ses maîtres, mais parvenant à s’en dégager pour perdre tout caractère descriptif ou anecdotique, voire émotif. Ensuite, par la sensibilité d’un regard qui en capte et en restitue toute la qualité formelle et colorée.”

Jean-Marie LEMAIRE – Quatre peintres lyonnais contemporains – la Taillanderie 2004

Alice Gaillard est née à Lyon le novembre 1927.

Elle entre à l’ école des Beaux Arts en 1949, où elle suit l’enseignement d’Antoine Chartres et Henri Vieilly, membres du groupe des “Nouveaux”. Durant ses années aux Bzaux-Arts, elle y côtoie Evaristo, Darodes, Régis Bernard, Serge et Jean-Jacques Renaud, et se liera d’une véritable et longue amitié avec Joannès Veimberg. A l’issue de ses quatre années d’école, elle travaille comme dessinandière dans un atelier de soierie de la Croix-Rousse, enseigne quelque temps le dessin et la peinture dans une école privée, ouvre un atelier de tissage d’art, puis revient à l’enseignement en exerçant comme professeur d’art plastique dans divers collèges durant quinze ans.

En parallèle, elle continue à peindre goulûment. Elle se consacre enfin totalement à la peinture, et ouvre son atelier à Miribel dans l’Ain dans une maison qu’elle partage avec sa soeur. Haut de plafond, le lieu est propice à la réalisation de grandes toiles, où les couleurs s’expriment, inspirées par ses nombreux voyages : violets, rouges, bleus et jaunes lumineux nous enchantent et nous entrainent dans un tourbillon de fêtes, de bonheur et de générosité.

Artiste solitaire et discrète, elle s’impose en nous livrant une oeuvre vivante, débordante de force et de dynamisme. Par ses gestes et sa polychromie, elle dépose sur la toile toute sa joie de vivre et sa joie de peindre. Dans son pays des merveilles, elle est heureuse et ça se voit : Les marchés, les fruits, les fleurs, les légumes, les jouets, les portraits, les chats, tout un monde de générosité, illuminant ses toiles, et collaborant au plaisir de peindre.

Alice participe à de nombreuses expositions et salons : Confrontation à Dijon, le Sud Est à Lyon, les indépendants, l’Automne des Arts à Paris, la Biennale de Menton, la Biennale d’Ancône en Italie d’où elle rapportera une médaille d’or. Afin de témoigner de la reconnaissance et de l’importance de son oeuvre une retrospective lui est dédiée en 1998, présentant une cinquantaine de ses oeuvres dans le grand hall de la Mairie de Villeurbanne.

Sa palette est infiniment personnelle. Ses couleurs lui correspondent exactement. Les bleus, les violets, les rouges, les jaunes quelquefois, traduisent bien ses doutes, ses peurs, et aussi, ses grandes émotions, ses joies profondes.

 Il faudra rendre souvent hommage à notre amie, Alice Gaillard. Elle mérite de ne pas sombrer dans l’oubli. Elle a tellement milité pour les arts à Lyon. 

Alain VOLLERIN – Blog des Arts